Mensonges sur Srebrenica (màj 05/06/11)
LETTRE OUVERTE A UN JOURNALISTE AU SUJET DE SREBRENICA
Yves BATAILLE
Monsieur Bernard Revel,
J'ai trouvé ce mardi particulièrement affligeant votre éditorial de L'Indépendant (1) sur l'affaire de Srebrenica. En effet tous les poncifs colportés depuis dix ans y figurent, que ce soit le statut automatique de pauvres victimes conféré aux « Musulmans » bosniaques ou le caractère criminel des Serbes, leur culpabilité collective, leur devoir de repentance, j'en passe et des meilleures..., étant bien entendu que le contexte de l'affaire n'est jamais abordé. Je mets une majuscule et des guillemets à Musulman car ce terme hérité de la Yougoslavie titiste désignait d'abord une nationalité sans territoire et ensuite, mais ensuite seulement une religion. Un reproche parmi tant d'autres que l'on peut faire aux Occidentaux est d'avoir voulu lui donner un territoire, provoquant une guerre civile que certains n'ont pas eu de mal à transformer en guerre de religion.
Si par exemple on révèle que les Serbes étaient minoritaires à Srebrenica on passe sous silence les agressions dont ils furent victimes dans cette ville et alentour de 1992 à 1995, les 3297 Serbes assassinés, pour leur part formellement identifiés et enterrés une seule fois sans caméras de télévision ni diplomates étrangers, les nouvelles tombes des cimetières orthodoxes de la région parlant d'elles-mêmes à partir de 1992. On passe aussi sous silence le fait que ces mêmes Serbes - leurs parents, leurs grands parents - furent chassés de la place durant la deuxième guerre mondiale par les Oustachis musulmans créateurs de la Division SS Handzar dont vous avez peut-être entendu parler.
On accuse les Serbes d'avoir massacré 7 à 8000 « Musulmans » bosniaques sans citer la source des chiffres ni avoir les moyens de le prouver. Je me souviens à l'époque de la chute de l'enclave d'un article du journal français La Croix (pour être précis) faisant référence à un rapport préliminaire de la Croix Rouge Internationale. Et que disait ce texte dont le titre se terminait par un point d'interrogation? Il se demandait s'il y avait eu 8000 morts à Srebrenica. Depuis on sort toujours le même chiffre mais cela fait belle lurette que le point d'interrogation a disparu. D'une simple question on est ainsi passé, par une omission subreptice, à une affirmation répétée transformée en vérité officielle par les sociétés de communication d'outre-Atlantique comme la Ruder Finn qui ont eu tout loisir d'alimenter la légende.
Selon des officiers français rencontrés dans la région et qui sont au courant de beaucoup de choses, à commencer par les attentats effectués à Sarajevo par les « Musulmans » contre leur propre population pour en imputer la responsabilité aux Serbes et bénéficier ainsi des plus grands soutiens extérieurs, les pertes bosniaques à Srebrenica ne dépasseraient pas le chiffre de quelques centaines et seraient dues aux tentatives de percée d'hommes en armes après la reddition en bonne et due forme des autorités civiles de la ville. D'après l'ancien conseiller de Radovan Karadzic, Zvonimir Trajkovic, un fer-à-cheval avait même été mis en place autour de l'enclave pour canaliser les fuyards et non les harceler mais certains groupes de moudjahidine avaient dépassé ce périmètre de sécurité et menaçaient plusieurs villages et la ville de Zvornik. C'est pourquoi il a fallu intervenir comme l'aurait fait n'importe quelle armée régulière (et l'Armée de la Republika Srpska (VRS) en était une, professionnelle et disciplinée). J'ai personnellement eu en main sur place pendant ces jours-là un document de l'ONU attestant que les opérations consécutives à la chute de l'enclave s'étaient déroulées selon les normes internationales et que la population civile avait été correctement traitée. Depuis on incrimine les Casques Bleus hollandais qui ne peuvent se défendre et témoigner correctement car on leur a interdit de le faire. Zvonimir Trajkovic a aussi fait remarquer avec pertinence que l'on n'a rien dit sur la libération de l'autre enclave prise par les Serbes, celle de Zepa, dont tous les hommes en armes devaient être évacués en Serbie puis confiés aux organismes de l'ONU et à la Croix Rouge avant de pouvoir partir dans la zone musulmane de Bosnie. Il ne s'est rien passé de plus à Srebrenica qu'à Zepa. Simplement on cherchait un Guernica à agiter contre les Serbes pour les besoins de la propagande et on l'a fabriqué avec Srebrenica. Après l'évacuation des « Musulmans» bosniaques de Srebrenica j'ai discuté pendant 3 heures avec Radovan Karadzic à Pale et je puis vous affirmer qu'il tenait spécialement à ce que les populations civiles de l'enclave soient bien traitées.
Même manœuvre US avec la médecin légiste finlandaise Helène Ranta au Kossovo à propos du « massacre » de Racak qui servit de prétexte aux bombardements de 1999. Après une expertise qui dédouanait les Serbes du crime qui leur était imputé on lui a fait comprendre qu'elle avait intérêt à la fermer. L'affaire avait été montée de toute pièce par l'agent américain William Walker introduit comme chef de la mission de vérification de l'OSCE et qui avait auparavant officié au Salvador pour le compte de SOA, l'Ecole des Amériques, à l'origine des Escadrons de la Mort au service de l'Oncle Sam en Amérique latine. Pour ce qui est de Racak je possède le témoignage d'une personne de nationalité française ayant suivi les allées et venues de William Walker, disons… à un mètre cinquante de cet individu en service commandé. A cet endroit on avait rassemblé des cadavres d'individus de l'UCK que l'on avait fait passer pour de pauvres villageois assassinés par les forces serbes, ce qui avait permis d'orchestrer le tintouin médiatique servant de prétexte aux bombardements de l'OTAN.
C'est vrai, l'enclave de Srebrenica était sous la « protection de l'ONU », mais la Krajina « nettoyée » l'était aussi en théorie et quand les Serbes en ont été chassés manu militari et leurs cadavres jetés dans la rivière Save aucun démocrate occidental n'a protesté. Depuis l'antiquité les militaires savent que percer un blocus est un exercice extrêmement périlleux, qui se traduit généralement par de lourdes pertes. C'est ce qui a eu lieu dans cette enclave et non une exécution collective de civils. Un exemple de mensonge (petit mensonge par rapport au grand), la fameuse vidéo montrant la liquidation de six bosniaques et présentée comme un échantillon de ce qui se serait passé à Srebrenica provient de la localité de Trnovo à 170 kilomètres de Srebrenica. Ce document n'a pas été diffusé sur les circuits télévisés par hasard juste avant la commémoration annuelle du « massacre ». La guerre civile yougoslave a donné lieu à des règlements de compte en certaines circonstances, c' est indéniable, mais l'objectivité consiste à tout montrer. Dans le cas contraire c'est de la propagande. Les Serbes ont aussi leur lot d'images et de vidéos d'exécutions sommaires et d'actes de barbarie touchant les leurs mais ces dernières n'ont jamais été diffusées dans la grande presse occidentale. Je peux, si vous voulez, vous en envoyer à condition d'avoir l'estomac bien accroché.
D'autre part on a fait semblant d'accuser la « communauté internationale » de passivité, de non assistance à enclave en danger, ce reproche étant inexistant dans le cas des Serbes de Krajina pourtant « nettoyés ethniquement » par la milice croate avec le soutien de l'OTAN ni dans celui des Serbes du Kossovo nettoyés eux-aussi par d'autres petits pions de l'OTAN qui devait trouver dans le feu d 'artifice de 1999 une bonne façon de fêter son cinquantième anniversaire. On nous dit avec des trémolos dans la voix, que cette communauté internationale aurait pu empêcher « la plus importante tuerie en Europe depuis seconde guerre mondiale», c'est ce que l'on peut lire ici et là, alors que c'est justement cette communauté internationale désignant avant tout les Anglo-Saxons (la Russie et la Chine ne s'en réclament pas) qui a volontairement aggravé la situation et jeté de l'huile sur le feu par des manoeuvres rappelant les Guerres de l'Opium et une idéologie baptisée « devoir d'ingérence » dans un conflit qui ne regardait que les Yougoslaves.
A la remorque de ces va-t-en-guerre la France a lamentablement suivi et nous avons eu, après les bombardements de la Republika Srpska en 1995 ceux de la République fédérale de Yougoslavie (Serbie-Monténégro) en 1999 (bombardements de l'OTAN aussi illégitimes et illégaux que la sale guerre faite à l'Irak ensuite). C'est à cette occasion que l'on a entendu parler de « guerre du droit » et de « guerre humanitaire », euphémismes désignant les crimes de guerre des démocraties. Des milliers de personnes qui n'ont pas droit au cinéma comme la cérémonie annuelle de Srebrenica retransmise dans le monde entier et où l'on a vu cette fois un Paul Wolfowitz, président de la Banque mondiale et grand ami de l'Islam comme l'on sait, se livrer à un simulacre de compassion en compagnie d'émirs wahhabites – ont été tuées sans qu'aucun journal occidental ne leur consacre une seule ligne. Pourtant il paraît que la presse est « libre et pluraliste » dans nos démocraties.
Ceux qui faisaient semblant hier et font semblant aujourd'hui de se lamenter des malheurs réels ou supposés des « Musulmans » bosniaques-sécessionistes (dans la lignée des familles ayant toujours opté pour la collaboration avec une puissance étrangère, que ce soit l'occupant ottoman, l'occupant autrichien, l'occupant allemand, et on dira demain, on dit déjà aujourd'hui l'occupant...américano-occidental), eh bien ces inquisiteurs du droit et de la morale qui se regardent dans un miroir et qualifient Radovan Karadzic et Ratko Mladic de « criminels de guerre », ces nouveaux croisés de l' Atlantisme sont les mêmes que ceux qui pourchassent les Musulmans en Afghanistan, en Irak et en Palestine au nom de la « guerre contre la terreur » ranimée quand il le faut par quelque attentat aussi retentissant qu' opportun dans la ville adéquate.
On sait comment l'Intelligence Service britannique a manipulé au début du siècle dernier la confrérie des Frères Musulmans à laquelle était lié le président bosniaque autoproclamé Alija Izetbegovic et on se souvient du rôle qu'ont fait jouer plus récemment aux islamistes décrétés « combattants de la liberté » les Américains qui voulaient chasser les Russes d'Afghanistan et d'Asie Centrale. Eh bien une opération semblable a été organisée en Yougoslavie où les mêmes ont tout fait pour monter les communauté ethniques et religieuses les unes contre les autres afin d' installer leurs bases et d'affaiblir l'Europe, la vraie, pas la communauté « euro-atlantique » du panzer-libéralisme.
Alors je vous en prie, monsieur Revel, vous et vos collègues alignés sur les gazettes anglo-saxonnes des complexes militaro-industriels, cessez de prendre tous les gens pour des idiots et de verser des larmes de crocodile sur des événements montés de toute pièce, des « massacres » là où il le faut quand il le faut avec au casting Ben Laden, Saddam Hussein et Radovan Karadzic dans des films à grand budget destinés à provoquer « le choc des civilisations » et à impressionner un public désinformé. Les Serbes et leurs amis ont été jusqu'à présent trop passifs à l'égard de leurs diffamateurs et ils sont en droit de réclamer des comptes à ceux qui participent à une entreprise de diabolisation collective qui doit cesser.
Voilà ce que je tenais à dire sur ce sujet et vous comprendrez qu'en fonction de ce qui précède je me dispenserai de la conventionnelle formule de politesse.
Yves BATAILLE
Le 14 juillet 2005
(1) Quotidien de Perpignan, Pyrénées Orientales, FranceVoire aussi sur http://www.musulmane-en-suisse.ch/pages/srebrenica-15-ans-apres-instrumentalisation-du-genocide-3636476.html
et http://ostervald.free.fr/manipulations/Srebrenica.htm
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