Le "modéré" Izetbegovic
-Alija IZETBEGOVIC, Bosnie-Herzégovine. A 78 ans, l'ex président de la fédération de Bosnie - Herzégovine, vient de décéder. La plupart des médias occidentaux ont salué « l' homme de paix » et « le musulman modéré » en taisant volontairement ce que fut Alija Izetbegovic lors de la seconde guerre mondiale. C' est l' occasion de le rappeler. Au printemps 1943, au plus fort de la guerre des partisans dans les Balkans, le SS - Führerhauptamt d' Heinrich Himmler décide de lever une nouvelle division de Waffen - SS destinée à renforcer en Bosnie et en Yougoslavie en général les unités de lutte anti - partisans. A Sarajevo, les Jeunes musulmans de Bosnie, dirigés par Alija Izetbegovic, mènent à bien le recrutement de ces volontaires de la Waffen - SS. A 18 ans, le jeune Alija Izetbegovic s' est déjà fait une réputation de dur de l' islam balkanique. A ce titre, en avril 1943, c' est lui qui organise dans la capitale de la Bosnie, la visite officielle du grand mufti de Jérusalem, Hadj Amine El - Husseini. Cette visite intervient dans le cadre d' un accord officiel avec Hitler. En effet, cet ami personnel du Führer doit jouer le rôle de pilier islamo - national - socialiste dans les Balkans pour appeler ses frères musulmans au Jihad. Il édicte même à cet effet une fatwa stipulant que l' enrôlement des quelque 4,5 millions de musulmans des Balkans dans les forces du Reich est une « obligation religieuse » .
Comme les Frères musulmans d' Egypte, Adj Hamine El - Husseini prône la guerre sainte contre les Juifs, présentée comme étant « le combat sacré sur le chemin de Dieu » . Aussi, Alija Izetbegovic met - il en place des bureaux pour faire enrôler les milices musulmanes jusqu' alors soumises à l' Etat indépendant de Croatie de Pavelic. Ce qui ne va pas sans créer quelques frictions avec les Ustaci. Les miliciens de Nasid Topci, les Cadres verts du major Muhammad Hadziefendic ainsi que de nombreux éléments de la Légion islamique d'Huska Miljkovic en Bosnie orientale , comptent parmi les premiers volontaires pour la Handschar. La haine antichrétienne et antijuive d'Alija Izetbegovic et de ces Jeunes musulmans n' a rien à envier à l' antisémitisme de l'extrême - droite croate. C' est lui qui organise la réception officielle à Sarajevo lors de la visite d' inspection d' Himmler à la division Handschar en mai 1943.
Pourtant, Izetbegovic ne s' engagea jamais sous l'uniforme des Waffen - SS, préférant laisser le don du sang à d'autres. En 1946, Alija Izetbegovic est condamné à trois ans de prison pour « nationalisme et islamisme » par le pouvoir communiste yougoslave. En 1970, il publie à Sarajevo une première version de la Déclaration islamique, brûlot destiné à jeter les bases d'une grande Bosnie musulmane et ethniquement purifiée sur les principes de la Charia. Il se rapproche alors des islamistes iraniens. Il est condamné en 1984 à 14 ans de prison (non effectuées dans leur totalité) pour « nationalisme musulman visant à faire de la Bosnie un Etat ethniquement pur ». Ce qui ne l' empêche pas de faire une deuxième édition de son ouvrage en 1990. De 1992 à 1995, il dirige la lutte armée contre les Serbes et les Croates avec l'aide des pays musulmans du Golfe persique, de l' Union européenne, des USA et de l' OTAN. Pratiquant la purification ethnique, il est alors perçu par les extrémistes islamistes comme un chef de guerre musulman à soutenir. Il devient ainsi la coqueluche des médias occidentaux politiquement corrects et des « intellectuels » autoproclamés. En 1995, après s' être momentanément allié aux ultra - nationalistes croates (Ustaci), il édifie une entité musulmane au sein de la Fédération de Bosnie - Herzégovine (FBiH) sur des bases islamistes. Il est devenu depuis le président de cette FBiH avant de se retirer à la fin des années 1990.
Gordana Kostic
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