Amitié franco-serbe

Amitié franco-serbe

Balzac et les Serbes ?

Passages du roman « Les Paysans », tirés du livre de poche aux éditions Folio classique (texte intégral). La scène se passe en Bourgogne. Or, une lecture attentive révèle de nombreuses allusions à la Serbie, sans jamais toutefois la nommer. Ce thème, en filigrane, apparaît de plus en plus clairement, en particulier dans la deuxième moitié du roman.

 

_p. 97, avant –dernière ligne (première partie, chapitre IV) :

« Comme le dit le père Niseron, qu’est resté républicain après tout le monde, le Peuple a la vie dure, il ne meurt pas, il a le temps pour lui ! »

 

_p.118, ligne 4 (chap. V) :

« Le pauvre père Niseron, ce vieillard à tête blanche qui cumule les fonctions de sonneur, de bedeau, de fossoyeur, de sacristain et de chantre, malgré ses opinions républicaines, enfin le grand-père de cette petite Geneviève »

Rq : Geneviève, qui signifie espérance en grec, est surnommée « la Péchina » (de l’italien picchina, la petite) dans le roman.

 

_au milieu de la page 118 :

« on la maltraite en lui reprochant sa religion… »

 

_p.225 en bas (chap. X) :

« Cette pauvre petite est à m’obéir d’une lenteur de tortue, et d’une vivacité de lézard à la moindre chose que demande Justin. Elle tremble comme une feuille au son de la voix de mon mari, elle a le visage d’une sainte qui monte au ciel quand elle le regarde, mais elle ne se doute pas de l’amour, elle ne sait pas qu’elle aime. »

Rq : description faite par Mme Michaud, originaire d’Alençon et du Perche.

 

_p.226 :

« elle a quelque chose de bizarre, de sauvage qui saisit les hommes… »

 

_p.227 (en bas) :

« Ah ! madame, elle a des retours d’humilité pour moi qui dénotent une nature angélique ; elle vient me baiser les mains ; elle me dit des mots à renverser. « Peut-on mourir d’amour ? me demandait-elle avant-hier. _pourquoi me fais-tu cette question ? lui ai-je dit _C’est pour savoir si c’est une maladie !…

_Elle a dit cela ?…s’écria la comtesse.

_Si je me rappelais tous ses mots, je vous en dirais bien d’autres, répondit Olympe, elle a l’air d’en savoir plus que moi… »

Rq : le mot Olympe renvoie aussi à la Grèce antique.

 

_p.228 (au milieu) :

« le grand-père de Geneviève, le père Niseron, est un de ces hommes qui se laisseraient couper le cou plutôt que de mentir, il mourrait de faim auprès d’un dépôt ; cela tient à ses opinions, et sa petite-fille est élevée dans ces sentiments là… La Péchina se croirait votre égale, car le bonhomme a fait d’elle, comme il le dit, une républicaine […] elle ne vous révère que comme sa bienfaitrice, et non comme une supérieure. Que voulez-vous, c’est sauvage à la façon des hirondelles… Le sang de sa mère est aussi pour quelque chose dans tout cela…[…] Niseron, en sa qualité de bel homme, avait conquis à Zara le cœur d’une Monténégrine, une fille de la montagne à qui la garnison française ne déplaisait pas. Perdue dans l’esprit de ses compatriotes, l’habitation de cette ville était impossible à cette fille après le départ des Français. Zèna Kropoli »

 

_p.238 en bas (chap. XI) : « _Où suis-je ?…demanda-t-elle en levant ses beaux yeux noirs par où vous eussiez dit qu’il passait un rayon de soleil. »

 

_p.242 à 250 : description de la Péchina.

 

_p.256 à 258 (chap. XII) : description du père Niseron : extraits :

« ce sublime républicain, qui rendrait la république acceptable s’il pouvait faire école » (p.257).

« Cet autre paysan du Danube » (p.258).

Rq : cette phrase interpelle particulièrement, car dans le roman, le père Niseron est sensé n’être qu’un paysan bourguignon. Sa petite-fille, la Péchina, est issue de l’union de son fils et d’une monténégrine. Or, les monténégrins sont des Serbes.

 

_p.412 (chapitre VI de la deuxième partie) :

« il (Blondet) était inquiet et préoccupé ; ce n’était pas en lui des pressentiments comme chez Madame Michaud, c’était plutôt une attente de malheurs prévus et certains. Il se disait : tout cela finira mal ; et si le général ne prend pas un parti décisif et n’abandonne pas un champ de bataille où il est écrasé par le nombre, il y aura bien des victimes ; qui sait même s’il pourra s’en tirer sain et sauf, lui et sa femme ? Mon Dieu ! cette créature si adorable, si dévouée, si parfaite, l’exposer ainsi !… Et il croit l’aimer ! Eh ! bien, je partagerai leurs périls, et si je puis les sauver, je périrai avec eux ! »

Rq : allusion  à la bataille de Kosovo Polje (bataille du Champ des Merles en 1389)?



04/07/2011
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